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Tendre s/ ENSA
30 avril 2012

Exhibitions, l'invention du sauvage.

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Exhibitions, L'invention du Sauvage

Exposition au Quai Branly jusqu'au 3 Juin 2012.

 

J’ai choisi de parcourir cette exposition sans me documenter au préalable, dans le but de me confronter à ma propre analyse. Comprendre les premiers contacts avec l’étranger, la différence, l’inconnu, l’autre, quelque soit sa dénomination, quels impacts les choix de mes ancêtres Occidentaux ont sur le monde d’aujourd’hui ? Quel regard puis-je porter avec ma jeune expérience de vie, mes connaissances, mes origines et surtout mes propres émotions sur l’évolution de la culture de la différence ?

Fille d’ouvriers, scolarisée dans des établissements de la banlieue parisienne classés en zone zep, d’origine kabyle et italienne au patronyme « bien franchouillard » aspire à se créer une place dans un milieu que l’on catégorise d’élitiste, l’art. Quels réflexions et constats sur le parcours de l’Exhibition et l’invention du sauvage une jeune Française de vingt ans aux identités multiples, fruit de l‘hybridation ethnique et sociale où la différence est un moteur peut-elle faire sur les formes de discrimination du monde d’aujourd’hui ?

Je ne pensais pas me laisser submerger par l’écho du passé sur le présent. J’ai pu constaté la cruauté d’un simple regard de surface. J’appellerais cela, la culture du classement que l’on exerce tous depuis le plus jeune âge « du beau et du laid ». J’ai le sentiment que c’est encré dans notre culture. Ce qui déplaît à première vue engendre «une familiarité du laid» que l’on peut malmener et écraser sans y apporter de raison puisque ce regard de surface est la caractéristique même de la norme. Mais peut-on aujourd’hui justifier un modèle à adopter en stéréotypant et stigmatisant ceux qui s’en éloigne ? Notamment dans cette période d’élection présidentielle où les questions d’insécurité et d’immigration ont été le moteur de campagne politique. C’est toujours en stéréotypant des minorités que l’on rassure la «normale majorité».

En 2012, à travers ces œuvres qui témoignent de fait historique, il s’agit d’essayer de comprendre le contexte coloniale de l’époque tout en étant absolument dépassé par la monstruosité d’animaliser, de mettre en spectacle des êtres Humains pour leur différence.
En 1493, Christophe Colomb se présente à la cour d’Espagne accompagné d’un Indien ramené du nouveau monde, un être Humain qu’il instrumentalise tel un trophée rapporté d’une terre conquise. L’Occident façonne son pouvoir et son enrichissement sur le rejet de l’étranger par la mise en spectacle de leur apparence, on les met en scène pour creuser la différence et définir un modèle Occidentale. Ce qui donne lieux à 125 principales expositions internationales , universelles et/ou coloniales présentant au moins un pavillon anthropologique et/ou une exhibition ethnique à la gloire du pouvoir et du profit Occidentale.
Au-delà du scandale et de l’émotion qu’elle suscite, l’histoire des « zoos humains » permet de mieux comprendre comment s’est construit le regard de l’Occident sur l’Autre.

Cette exposition retrace l’impact du classement de l’Homme par l’Homme. La naissance de la découverte d’un nouveau monde s’essoufle dans l’incroyable rejet de ces habitants. L’Homme Occidentale a su fortifié dans le temps sa culture de conquête et non de découverte animé par la conservation d’une culture. L’autre n’est pas considéré comme un être Humain qui disposerait moralement de leur droits mais comme un objet que l’on range dans la case que l’on souhaite pour affirmer son autorité, son pouvoir.

L’intérêt et l’importance de cette exposition est à mon sens de découvrir et d’admettre qu’elle soulève des enjeux d’actualités. C’est assimiler les conséquences des actes du passés pour comprendre le reflet de nous que l’autre nous renvoi, quelque soit le contexte historique ou notre appartenance ethnique, la culture du stéréotype est encré, c’est mettre en lumière le réel fléau à combattre, un fléau qui perdure et qui a su muter au fil du temps, le culte de l’apparence plébiscité nottamennt dans nos médiats.

Les dictatures de la norme sont quotidiennement présentent et s’inscrivent dans la vie de chacun. Comme peut le démontrer la vidéo qui clôture l’exposition, la discrimination c’est juger l’autre sur son apparence physique, sur ses choix de vies personnels, sa manière de s’accomplir, d’être soi à travers un certains nombre de préjugés nés de l’exhibition d’Etre Humain qui n’a plus lieu d'exister dans un pays laïque comme la France.

Jrnl.

 


 

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